Dix jours de pérégrination dans ces coins du Sénégal qui m’étaient méconnus : Iles du Saloum, Kédougou, Basse Casamance…




Mon sac à dos avec la carte du sénégal attachée

J’ai commencé donc mon voyage au début du mois d’Avril 2021. J’ai fait 2086 Km pour visiter ces différentes régions. J’ai fait tout mon parcours avec des transports en commun : sept place,moto, mini-car, bateau, charrette et pirogue. Mon idéologie de voyage c’est d’éviter le confort afin de connaitre les réalités locales. D’où le choix de ces moyens de locomotion peu confortables. Deux questions qui reviennent et auxquelles je veux répondre d’emblée :

I-             Voyages-tu seule ou accompagnée ? 

 J’ai fait le parcours seule. Préférant ainsi battre en brèche l’idée selon laquelle c’est trop dangereux pour une femme de voyager seule. J’ai l’habitude de voyager seule et je me dis qu’il n’y a pas de merveilles sans risques. C’est ainsi que je suis partie avec mon sac à dos de 15Kg pour découvrir les contrées de mon pays que je ne connaissais pas jusque-là.

II-          Puis-je savoir le budget de ton voyage ? 

 Le budget reste très relatif dans un voyage surtout pour une aventure comme celle-ci. Je n’ai pas budgétisé mon voyage. Je suis passionnée de voyage donc j’ai tendance à y aller sans trop calculer, pour ne pas dire à l’aveuglette, en assumant tous les imprévus qu’il pourrait y avoir. De toute façon, j’ai l’habitude de dormir dans des lieux publics comme des aéroports où gares. Ici au Sénégal, je savais que je n’allais pas en arriver là car les gens sont plus enclins à accueillir une étrangère. Donc je suis partie.  En plus, dans certaines localités, j’ai été logée gratuitement par des connaissances. Merci à tous mes hôtes qui liront cet article.

 A Dakar, J’ai quitté chez moi à 7H du matin pour aller à Palmarin, le Jeudi 1er Avril.

 1-   Palmarin 

 De Dakar, j’ai pris une voiture pour Mbour. Une fois à Mbour, je suis montée à bord d’un véhicule communément appelé sept places pour Palmarin. J’ai fait environ 3 heures de route.



 

Ici, Faune et Flore rivalisent de charme. J’ai été émerveillée par le panorama du Delta du Saloum.  

Puits de sel à Palmarin 

 


 




Après 48 heures passée dans les Iles du Saloum, me voilà en route pour Kédougou. Je devais prendre mon bus à Kaolack ce qui m’a permis de parcourir la quasi-totalité de la région de Fatick pour arriver à Kaolack. C’était aussi ma première fois à Kaolack. Arrivée là-bas vers 18H 30, j’ai aimé cette ville frénétique. A 00H, le bus qui doit m’amener à Kédougou, arriva pile à l’heure. 

 2-   Kédougou 

 Visiter la région de Kédougou fut un rêve d’enfant. J’ai toujours été fascinée par cette région qui est à 700 km de Dakar. Il y fait chaud certes mais la chaleur en vaut la chandelle pour parodier la fameuse expression « le jeu en vaut la chandelle». 


      a- Dindéfélo 

 Avec mon guide touristique, natif de Dindéfélo, j’ai pu visiter cette localité magnifique. Tôt le matin, nous avons fait une excursion moto de Kédougou à Dindéfélo. Une fois sur place , j’ai commencé par une randonnée en haute montagne, 318 m d’altitude, histoire de rejoindre le plateau de la montagne de Dindéfélo où est niché un village dénommé Dandé qui veut dire « lit » en Peulh. 

J’étais tellement surprise de savoir que dans mon propre pays, des gens habitent en haut d’une montagne. Comme quoi, on peut être ignorante dans son propre pays. J’ai rencontré de braves femmes avec des canaris, des objets lourds sur la tête pour ainsi descendre de la montagne. 

 


Femmes du village de Dandé quittant le plateau pour descendre rejoindre le marché hebdomadaire de Dindéfélo.

Une fois sur le plateau de la montagne, j’ai visité un lieu communément appelé grotte de Dandé qui servait de cachette pour les guinéens. Et oui, j’ai été toute proche de la Guinée Conakry. 

Grotte de Dandé

Après cette belle découverte de ce village Peulh, on a pris le chemin inverse pour descendre la montagne et rejoindre les chutes de Dindéfélo. Ce fut un long périple malgré ma passion pour les montagnes, j’étais fatiguée mais aussi comblée. Heureusement que j’ai repris une activité sportive depuis l’année passée ce qui m’a beaucoup aidé à tenir. Le chemin de la descente était très raide ce qui pouvait entrainer des glissements à tout moment. Et nous voilà à la fameuse cascade de Dindéfélo. 

Sur le chemin menant à la cascade


La Nature peut être d’une beauté insolente. Toute béate et émerveillée, je ne cessais de regarder les chutes d’eau. 

Les chutes de Dindifélo

 

 

b-   b-Bandafassi 

 

J’ai dormi dans un campement à Bandafassi qui s’appelle Chez Léontine. J’ai aimé la simplicité de l’endroit avec des cases en paille au-dessous d’une montagne. 





 

Je suis venue dans cette commune car je voulais visiter un village Bedik. Il y a plusieurs villages bedik là-bas, moi j’ai été à Iwol qui est à 500m d’altitude. Les Bedik comme les peulh de Dandé, vivent au-dessus des montagnes. D’après mon guide, ces derniers viennent de la Guinée Conakry et ils ont décidé de vivre en haut des montagnes pour fuir les exactions de l'ancien roi Alpha Oumar. Ainsi, depuis le sommet, ils pouvaient voir l’ennemi avancer ou bien leur jeter des pierres pour les  empêcher de monter.

 

 

Arrivé à mi-parcours, le chemin pour arpenter la montagne devient très raide et un peu dangereuse avec des roches qui peuvent glisser a tout moment. J’ai d’ailleurs eu des glissements, mais mineurs. J’ai pris cette randonnée très au sérieux car ma vie  en dépendait. Les résidents de ce village, par contre, n’avaient  aucun souci pour monter ou descendre de cette montagne. Comme quoi l’homme s’adapte à son milieu. Et nous voici arrivé au sommet du fameux village Bedik Iwol.

 

Femme Bedik
Village Bedik : Iwol

  

3-   Ziguinchor 

 De Kédougou à Ziguinchor, j’ai fait plus de 629 Km. Au Sénégal, la voiture reste le principal moyen de transport en commun. Ce qui ne facilite pas ces genres de pérégrination. J’ai fait une randonnée pareille en Italie, mais je n’avais pas sentie autant de fatigue. J’ai été motivée par le désir de connaitre les coins méconnus de mon pays. Je suis arrivée à Ziguinchor avec les jambes gonflées. D’après Google, j’ai été atteint par le syndrome de la classe touristique qui favorise la thrombose du voyage. Mais la verdure de la Casamance m’a fait oublier tous ces désagréments.  Je venais de découvrir enfin la Casa di Mansa. Après une nuit de sommeil profond (et bien mérité hihi) à Ziguinchor, me voilà en route déjà pour parcourir la basse Casamance.

 

a-   Île de Carabane

 

Quel joyau cette île ! J’ai été Chez Hellena, un petit campement charmant avec des chambres à moins de 10 m de la berge du Fleuve et à 30m de l’embouchure. 


En face de Chez Hellena

Entendre les vagues la nuit, l’obscurité favorisant un détachement total et une connexion avec la nature car l’île n’a ni électricité ni accès à l’internet ce qui permet une déconnexion totale. Je recommande ce coin à tout ce qui veulent faire des retrouvailles avec eux-mêmes. Inutile de dire que les plats de Helena étaient succulents et bio. Tout vient de la production locale : le riz, les poissons, les légumes. La Casamance est si riche. Après deux jours de retraite dans cette île magnifique, direction Diembering.

 






b-   Diembering 

 Ah qui ne connait pas la fameuse chanson de Metzo Jattah qui chante son «si beau village». Cette chanson a bercé mon adolescence c’est pourquoi j’avais une forte envie de visiter ce beau village . J’ai eu une famille d’hôte extraordinaire avec un grand sens de l’hospitalité. J’ai été traitée comme une reine.

 

 


Metzo n’a pas du tout tort. C’est un très beau village avec une forêt qui a presque tous les fruits et une mer avec de gros et bons poissons. Il fait bon à vivre dans ce village non loin de Cabrousse.

 

c-   Cabrousse 



 

Disons que Cabrousse se trouve après Djembering en passant par Cap-Skirring. J’ai visité ce village car j’aime les Femmes battantes à l’instar de Aline Sitoé Diatta. 


Ancienne Demeure de Aline Sitoé Diatta à Kabrousse


 Je n’ai pas hésité à aller jusque dans son ancienne demeure. J’ai pu parler avec son petit fils qui m’a un peu expliqué l’histoire de cette dame brave. En revanche,  j’ai été déçue par le manque de soutien de l’État pour la préservation de ce patrimoine historique qui est en train de tomber dans la décrépitude et risque de disparaître malheureusement.

 

 

d-   Cap-Skirring 

 

Le 10 avril 2021. J’ai ainsi bouclé le cap à Cap-Skirring. J’ai toujours entendu du bien de cette localité. Cap reste un lieu magnifique, notamment sa plage qui est très dégagée, très belle. Mais je fus très déçue par un fort embourgeoisement grimpant. L’accès à la mer est devenu un chemin de croix à cause d’une urbanisation galopante au bord de la plage. 

 

Plage de Cap-Skirring

 

La région de Casamance reste ma plus belle découverte. C’est une région très belle avec une population locale intègre. Les prix sont les mêmes pour tout le monde. Serviables, intégres et gentils sont les casamançais. 

 

Dimanche très tôt, je quitte le campement où je logeais pour rejoindre Ziguinchor et ainsi prendre le bateau pour Dakar.

 

4-   Embarcadère de Dakar 

Malgré un mal de mer terrible, l’ambiance fut bonne dans le bateau Aguène. Le seul bateau qui marche présentement vu les effets de la pandémie, le grand bateau – Aline Sitoé-  n’est plus en marche. Nous arrivâmes à Dakar vers 6h du matin. Ce fut une belle aventure. Je connais enfin mon pays et ses réalités.

 

 Merci pour votre lecture ! 

 Pour toute info pour l’hébergement, Guide, Transport : n’hésitez pas à me contacter sur : maplume123@gmail.com.

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Commentaires

  1. Je suis vraiment ravie et heureux de voir que ta pue voir la beauté du Sénégal orientale et de la base riche en végétation et une culture exceptionnellement merveilleuse j'adore ma communauté 🥰🥰🙏🙏🙏

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  2. Lire ce voyagé merci de nous avoir amener avec toi avec ces très belles images " la vagabonde "

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  3. Magnigiqueeeeee, bonne continution

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  4. Ohhhhhhhh J'adore ! En parcourant ces lignes, j'ai l'impression d'être avec toi. J'espère vraiment avoir le courage de faire le tour du Sénégal aussi, un jour. C'est très important

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  5. Just one word : Amazing ! Thank you for your courage . You inspire us

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  6. J'ai l'habitude de dire écrire oui mais sans rien dire d'inédit en vaut pas de faire couler l'encre: c'est du gaspillage. Ce riche récit en fait exception. Merci beaucoup très chère �� pour cette description inouïe qui nous fait découvrir et revivre les belles zones méconnues par le "grand public", alors que c'est très proche quand on y va avec passion en dépit des rudes pressions. Et qui ne va pas sans aimer ? Je ne pense pas! Car ce papier nous renseigne assez pour en savoir plus. Il nous a amené à faire une visite de chambre (sans bouger). Par ailleurs, il nous a émerveillé, appris et permis de mieux convoiter les beaux coins du Sénégal. L'auteure mélange ethnologie, anthropologie, histoire, enjeux politiques sur les patrimoines habitants ces espaces, marketing territorial ... pour ra-conter des minorités culturelles très denses et magnifiques à comprendre. J'ai adoré sa fameuse phrase " ... qu'il n’y a pas de merveilles sans risques." Ça me fait penser à l'écrivain-aventurier Mike Horn avec ses difficiles pérégrinations, relever les défis dans les zones hostiles et ses fous paris pour découvrir le monde en style alpin. Wolof Nena : "Kudul tukki du xam fi dëkk nexe" (Qui ne voyage pas s'appauvrit et ignorera beaucoup de choses dans cette vie).

    Jokonjël Rabia����✌��

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  7. This was a good discovery for me, thank you for sharing your beautiful experience. Hoping to visit Ziguinchor soonest!

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